Sommaire

.Présentation
.de la plus ancienne des médecines

.L'industrie de la phytothérapie
.et ses difficultés

.Les plantes médicinales
.quelques exemples

 

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  L'industrie de la phytothérapie et ses difficultés  
 

Actuellement, les produits de phytothérapie sont en vente dans les grandes surfaces. De ce fait tout pourrait sembler rose dans l’industrie de la phytothérapie. Cependant, tout comme les médicaments allopathiques, les remèdes plus fortement dosés ne sont disponibles que chez le médecin ou en pharmacie. Malheureusement, les professionnels qualifiés dans ce domaine se font rares. En outre, les remèdes naturels ne sont presque jamais remboursés par les assurances, et les médecins, en règle générale, connaissent mal leur utilisation. La médecine établie n’accorde qu’une place secondaire à la prévention et à la guérison lente, elle leur préfère des traitements curatifs aux effets immédiatement visibles. Pourtant; les médicaments à base de plantes sont certes plus longs à agir, mais ils entraînent généralement bien moins d’effets secondaires que leurs équivalents chimiques.

Or il y a urgence, car pour la phytothérapie actuelle, il ne s’agit plus de cueillir des herbes sauvages en bordure des champs et des prés. Aujourd’hui, les traitements phytothérapiques sont soumis à des exigences de sécurité qui n’ont rien à envier aux médicaments de synthèse. L’usage de désherbants chimiques est proscrit, et la masse récoltée ne peut contenir plus de 2 % d’autres plantes, faute de quoi le matériau n’aura aucune valeur. Les spécialistes de l’industrie pharmaceutique veulent des plantes à la croissance la plus régulière possible, qui arrivent toutes à maturité en même temps, peuvant être récoltées mécaniquement et aillant une teneur élevée en principes actifs.

Contrairement à certaines espèces cultivées, comme le blé ou le seigle, dont les rendements ont été optimisés pendant des décennies, il n’existe pas encore de variétés améliorées d’espèces sauvages. la culture de nombreuses plantes n’en est encore qu’au stade de l’expérimentation. Les plantes médicinales n’aprécient pas les techniques de culture forcée. Au lieu de pousser en rangées bien ordonnées, des espèces comme le pissenlit, le sureau ou l’ortie ont tendance à se rebiffer. C’est notamment le cas de l’ortie, que sa vitalité proverbiale semble rendre rétive à toute forme de discipline : si elle est trop souvent récoltée ou manipulée, elle devient moins résistante et finit par céder la place à d’autres adventices. Les plantes médicinales poussent dans des biotopes précis, et il n’est guère possible de reproduire leur terrain de prédilection à grande échelle.

Voilà pourquoi la plupart des herbes médicinales utilisées en Europe sont récoltées dans la nature. C’est par exemple le cas de l’aubépine, dont les feuilles et les fleurs sont utilisées contre les troubles cardiaques légers. Ses épines résistantes et le nombre important de ses sous-espèces la rendent difficile à récolter. De plus, les protecteurs de la nature voient d’un œil inquiet les cueillettes sauvages, car de nombreuses plantes médicinales sont déjà en voie de raréfaction, voire menacées d’extinction.

Une fois la récolte achevée, il reste d’autres obstacles à franchir avant que ces plantes médicinales ne soient déclarés propres à la fabrication de médicaments. Entre autres, il faut exclure avec certitude tout risque de confusion avec des espèces voisines. Face à la loi, tous les médicaments sont égaux. Les échantillons prélevés partent donc pour le laboratoire, qui procède à leur identification, leur analyse et à un dosage de leurs nombreux principes actifs.

Un composé de synthèse a-t-il les mêmes qualités qu’une substance organique d’origine naturelle ? De nombreux pharmaciens et médecins sont persuadés que l’efficacité des plantes médicinales employées depuis des siècles provient précisément de leur complexité, du mélange organique de substances résultant de la croissance naturelle – même si seule une infime partie de ces substances actives est vraiment bien connue. C’est justement cette caractéristique qui représente un handicap pour les produits de phytothérapie, soumis aux règles du marché moderne. En effet, les plantes médicinales et leurs extraits ne peuvent être brevetés ; et sans brevet, les investissements souvent considérables nécessaires à la recherche ne sont pas rentables. Voilà pourquoi l’intérêt croissant des laboratoires pharmaceutiques ne porte que rarement sur la plante entière et sur la totalité de ses effets, car il est bien plus facile de fabriquer des médicaments à base de monosubstances isolées chimiquement et brevetables.